Lucie Bayens
Je vis et travaille à Bordeaux. Artiste plasticienne, je me sers du territoire comme caisse de résonance. Je glane les infamies sur les rivages puis, agence des objets d’art
en oxymore où les mots touchent la chair. Je fais vibrer les signes et tisse des liens à l’aide de techniques vernaculaires. Je transgresse la tradition du geste ce qui donne une certaine ambivalence à mon travail. Ces objets sont des acculturations qui tendent des ponts entre sauvage et civilisé pour mieux construire, tout contre le barbare.
11032011
Filets en plastiques tressés, 80 x 300 cm,2016.
Chez Vincent Mialocq
L’accident nucléaire de Fukushima a commencé le 11 mars 2011 au Japon, à la suite du séisme et du tsunami de 2011. Des cartes et des graphiques représentant la contamination par le césium qui s’échappe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, de l’océan Pacifique, sont apparus sur la toile, donnant ainsi une forme visible à ce que l’on ne sent pas. En effet, aucun sens ne nous permet de la percevoir mais elle modifie le vivant. A chaque couleur correspond un niveau de contamination : violet, rouge, orange et jaune.
Il y a un vortex de déchets plastiques dans l’océan Pacifique que l’on appelle «continent de plastique ». On trouve nombres de cadavres d’oiseaux, le jabot plein de plastique, dans la laisse de mer, sur les plages. Dans la vie quotidienne, je glane les filets en plastique tricotés qui entourent les fruits et légumes au supermarché. Il y a un code couleur : le violet pour l’ail et les aubergines, le rouge pour les oranges et les tomates, l’orange pour les oignons et les pommes de terre et le jaune pour les citrons. Dans l’atelier, je les tresse puis les assemble en les cousant. Je m’inspire librement des graphiques représentant la contamination nucléaire de l’océan Pacifique. 11032011 est une pièce réalisée à l’occasion de Rapprochement, parcours d’art contemporain et sera installée sur la façade de la ferme de Mr Mialocq, maraîcher bio, qu’il en soit remercié. Lucie Bayens Démarche artistique
Je vis et travaille à Bordeaux. Artiste plasticienne, je me sers du territoire comme caisse de résonance. Je glane les infamies sur les rivages puis, agence des objets d’art en oxymore où les mots touchent la chair. Je fais vibrer les signes et tisse des liens à l’aide de techniques vernaculaires. Je transgresse la tradition du geste ce qui donne une certaine ambivalence à mon travail. Ces objets sont des acculturations qui tendent des ponts entre sauvage et civilisé pour mieux construire, tout contre le barbare.